Medellin et alentours, entre ville et campagne

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Nous voilà arrivés à Medellin, la deuxième plus grande ville de Colombie. N’étant pas super fans des coins trop touristiques, nous évitons le quartier El Poblado, et nous installons dans un petit hôtel, le Calla’o el Loro Guesthouse, dans le quartier Los Laureles, un peu plus résidentiel.

Dès notre arrivée, nous prenons le métro pour nous rendre à la place Botero, où nous trouvons de grandes sculptures de l’artiste du même nom. Nous allons également visiter l’étage du musée d’Antioquia réservé aux peintures de l’artiste.

Le lendemain nous sommes allés découvrir un autre quartier, la comuna 13, via le système de « Free tours », avec l’organisation « Zippy Tour ». Il y a quelques années encore, ce quartier était réputé comme un des plus dangereux, coincé aux mains de différentes bandes armées, qui se sont succedées pendant les 30 dernières années. Ces bandes contrôlaient des territoires délimités par des « frontières invisibles » qui changeaient régulièrement et, même en temps que civil, il fallait éviter de franchir ces frontières au risque d’être exécuté. Même le simple fait d’aller à l’école s’avérait dangereux pour peu que celle-ci se trouve de l’autre côté d’une de ces frontières. De plus, les bandes attendaient les jeunes à la sortie de l’école pour les recruter. A cette époque, pas si ancienne, de nombreuses familles fuyaient ce quartier pour éviter ces violences et que leurs enfants soient enrôlés dans ces bandes. Aujourd’hui, après quelques interventions musclées au début des années 2000, l’état a investit dans le développement du quartier, notamment en y installant un série d’escalators qui permettent de désenclaver les parties les plus reculées. On y voit aussi fleurir beaucoup de projets culturels, sportifs et artistiques qui font que ce quartier devient petit à petit un lieu où il fait bon vivre et intéressant à visiter.

Afin de mieux comprendre l’histoire de violence de la ville de Medellin, siège du cartel de Pablo Escobar jusqu’aux années 90 et réputée pour sa dangerosité jusqu’à il n’y a pas si longtemps (en 1991, on y dénombrait 6800 homicides), nous sommes allés visiter le musée de la mémoire. Celui-ci comprend un grand nombre de témoignages poignants des différents acteurs et victimes du conflit.

Même si aujourd’hui il fait bon de visiter la Colombie, on se rend compte que de nombreux groupes paramilitaires ont remplacé les Farcq et contrôlent encore certaines régions malgré la pression et les raids militaires de l’état. Ces groupes sont principalement investis dans les mines d’or clandestines et la culture de la Coca.

Enfin, pour finir notre séjour à Medellin en beauté, nous nous sommes offert un petit resto de type français : le café cliché. Au menu : pastis, bon vin, camembert au four et plateau de fromages et charcuteries (il est temps qu’on rentre, on commence à développer une petite obsession sur la nourriture).

Après cet agréable séjour dans la grande ville, nous partons vers la ville de Guatapé, à 2h de Medellin. Lieu de villégiature pour les Colombiens, la ville se situe à proximité d’un grand barrage, qui donne naissance a d’impressionnants paysages. Pour pouvoir les admirer, la principale attraction du coin est de monter sur la pierre d’el Peñol, gros affleurement rocheux sur lequel ont été installées plus de 700 marches qui permettent d’arriver au sommet. Nous nous sommes donc adonnés à cet exercice mais, arrivés au sommet, on ne s’est pas attardés car l’endroit, rempli de petites échoppes à touristes, ne prête pas vraiment à l’observation tranquille du paysage. Nous sommes donc redescendus et sommes retournés au village via « l’anillo », une balade de 10 km qui nous emmène dans la campagne environnante.

A Guatapé, nous avons aussi croisé Max, un ancien élève d’Alix des cours de permaculture, qui est en train de lancer son projet dans le coin. Cette rencontre nous a donné l’occasion de sortir un peu de notre rythme « 21h au lit » afin de goûter au rhum local, la soirée était sympa, le lendemain un peu moins…

Avant de continuer notre chemin vers le nord et les Caraïbes, nous avons décidé d’aller dans un lodge, conseillé par Max, à proximité du petit village de San Rafael, à une petite heure de Guatapé. L’endroit, Ritmo del Rio, est un très bel hôtel caché au milieu de la forêt, en bordure de rivière. Nous avons bien profité de nos deux jours là-bas, en explorant les lieux, en nous baignant dans la rivière et en faisant la connaissance des petits singes qui habitent les bois.

Après ces deux jours de calme, nous voici repartis sur la route : 15 heures de bus au programme pour arriver à la ville de Necocli, au nord du pays.

 

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