Volontariat au bosque de Churumazu

Nous terminons nos 15 jours dans notre premier projet en Amérique Latine, à l’aire de conservation privée « bosque de Churumazu ».
Proche de la ville d’Oxapampa, dans le petit village de Chontabamba, Eduardo a racheté, il y a environ 5 ans, un terrain d’un peu moins de 20 hectares afin de le transformer en aire de conservation privée. Ancien citadin, la préservation de la biodiversité lui tenait à cœur et il a décidé de se lancer dans ce beau projet qui a plusieurs buts : préserver la forêt locale et ses espèces indigènes, menacées par l’agriculture et les mines illégales ; replanter certaines zones déforestées avec des arbres indigènes afin d’y recréer une forêt ; installer un système d’agroforesterie, un potager et des plantations de café pour assurer sa subsistance alimentaire et avoir quelques revenus ; créer des chemins de balades et travailler avec les écoles locales mais aussi avec les touristes afin de les sensibiliser à la biodiversité ; montrer l’importance de la nature à travers les services écosystémiques… bref, de nombreux beaux projets !
Bien installés dans sa maison, située au sein du terrain et autonome en eau et en électricité, nous nous sommes mis à l’ouvrage avec comme but de l’aider dans la mise en place de certains éléments de son projet et de pouvoir lui apporter quelques « trucs » que notre expérience en agriculture bio, permaculture et conservation de la nature nous ont permis d’acquérir.
Entre plantation d’arbres dans le système d’agroforesterie, création d’un compost, entretien du potager… nous avons été bien occupés pendant ces 15 jours, avec comme preuve, les cloches apparues sur nos mains de « vacanciers longue durée » :-).
Eduardo est aussi un passionné d’oiseaux et Alix a ainsi pu en apprendre plus sur l’avifaune locale et participer à des sorties ornithologiques dont le Global Big Day, concours annuel international d’observation d’oiseaux (attendez-vous donc à un article spécial oiseaux d’ici peu).
Il existe environ 130 projets comme celui d’Eduardo au Pérou et ils sont d’une importance capitale car ils permettent de protéger de nombreux espaces dont la biodiversité est d’une richesse extraordinaire et de créer des corridors écologiques. Le gouvernement n’aide pas beaucoup et préfère généralement vendre ou louer les terrains aux agriculteurs plutôt que de les protéger car cela rapporte plus d’argent. De nombreuses forêts sont ainsi détruites, plantées et cultivées de façon « conventionnelles » (c’est-à-dire avec tous les produits chimiques qui vont avec). Dans des cas comme à Oxapampa, ils cèdent même certaines zones de montagnes d’où naissent les sources alimentant la région en eau.
Autre anecdote « amusante », celle du bosque Shollet: zone protégée communale où un sentier didactique y a été aménagé, notamment par Fanny lorsqu’elle vivait à Oxapampa. Une dame a décidé de s’installer à l’entrée du sentier, d’y construire sa maison sans permis et de faire payer l’accès au lieu. En procès contre la commune, elle a d’abord perdu mais à finalement gagné en appel car l’avocat de la commune n’est jamais arrivé au procès. Depuis, cette personne fait payer l’entrée du lieu et y fait un peu « ce qu’elle veut » et la commune cherche un moyen de la déloger mais ce n’est pas évident… du coup, avec Fanny, on pensait peut-être faire de même à l’entrée de la forêt de Soignes pour se faire un petit revenu supplémentaire :-).
Comme autre beau projet, nous avons aussi eu l’occasion de visiter celui de Patricia, El Palmeral. Patricia est psychologue de formation et travaillait à Lima. Elle a décidé de se lancer dans une aire de conservation privée en y alliant ses connaissances, c’est-à-dire qu’elle propose des mises au vert et relaxation dans la nature en plus des activités de conservation.
Ces 15 jours nous ont aussi permis de nous poser plus longtemps, chose que l’on avait plus fait depuis le projet au Cambodge. Cela fait du bien de se sentir un peu chez soi, d’avoir une chambre et une cuisine et nous nous sommes vraiment bien plus à la maison d’Eduardo et au sein de son projet (le départ est difficile).
Nous nous apprêtons maintenant à nous rediriger vers Lima afin d’entamer notre remontée vers le nord pour atteindre Quito, en Équateur, d’où nous prendrons un avion vers les Galápagos, le 20 mai, où nous attend un autre projet dans lequel nous avons prévu de rester 1 mois.
Étiquettes : agroforesterie, aire de conservation, Amérique du Sud, Amérique Latine, bosque de Churumazu, Chontabamba, El Palmeral, Laguna Oconal, Oxapampa, Pérou, Villa Rica