Around El Mundo Cambodge,Carnets d'Asie Du Mondulkiri au Ratanakiri

Du Mondulkiri au Ratanakiri



Nous voici au nord-est du Cambodge pour nos derniers jours dans ce pays avant de prendre la route pour le Laos.

Au fil du chemin vers notre première étape, le Mondulkiri, les décors habituellement plats couverts de rizières se transforment petit à petit car nous nous dirigeons vers la montagne (à 800 mètres d’altitude ;-)!). Fanny est enchantée car elle peut enfin mettre un pull le soir et nous nous émerveillons de ne pas devoir allumer le ventilateur pour la nuit.

Au point de vue nature, le nord-est est relativement plus préservé que d’autres zones du Cambodge. C’est aussi aussi une zone du pays qui abrite des ethnies différentes des khmer, comme les buongs, qui vivent dans les montagnes et les forêts.

Le Mondulkiri, en plus d’être une zone montagneuse, a aussi pour particularité d’abriter un certains nombre d’éléphants. Certains sont encore sauvages, et vivent dans les forêts protégés de l’est, tandis que d’autres sont utilisés par les ethnies locales pour travailler avec eux dans les champs et les forêts. Pour celles-ci, l’éléphant fait partie de la famille, et travaille avec ses membres. Les animaux sont domestiqués et répondent à leurs maîtres comme le feraient les animaux domestiques de chez nous.

Dans ce contexte, différents projets ont été mis en place pour « libérer » ces éléphants, afin qu’ils ne doivent plus travailler. Nous étions relativement perplexe à propos de ces « sanctuaires à éléphants » mais nous avons tout de même décidé d’en visiter un pour nous faire une idée. Aujourd’hui, nous sommes encore tout aussi perplexes…

Afin de cadrer avec notre philosophie, nous avons choisi de nous adresser à une ONG, créée par des cambodgiens, qui propose des tours pour voir les éléphants, mais qui mène aussi différents projets de conservation de la biodiversité en parallèle (il s’avère que ce sont enfait deux ONG différentes qui se sont associées car elles avaient les mêmes objectifs).

Nous partons donc en mini-van le matin vers la « jungle », et commençons notre visite par une explication des mœurs des familles qui y vivent. Nous marchons ensuite quelques minutes avant de tomber sur les 4 éléphants du sanctuaire, marchant dans la forêt, accompagnés de leur kornac. C’est très impressionnant de voir ces énorme bêtes en liberté à seulement quelques mètres de nous. Le guide ne s’inquiète absolument pas car ce sont des animaux domestiques et, malgré qu’ils soient relâchés dans la forêt, ils répondent toujours aux injonctions de leur maître.

Nous passons donc un peu de temps dans la forêt et dans la rivière avec eux, avant de rentrer vers le village où vient nous récupérer notre minivan.

Pourquoi sommes nous encore perplexes ? Premièrement, nous n’avons pas eu beaucoup d’informations sur les éléphants ou sur le projet (mais notre guide a passé plus de temps à draguer la petite blonde du groupe qu’à nous donner des explications, … ceci explique peut-être cela….). Ensuite, les éléphants relâchés seront toujours des animaux domestiques, les familles qui les possèdent reçoivent de l’argent en compensation, mais s’il n’y a pas assez de touristes, l’éléphant retourne travailler… Enfin, les éléphants domestiques n’ont pas de bébés car ont les en empêche (gestation de 2 ans + la femelle s’occupe de son petit pendant environ 7 ans = presque 10 pendant lesquels la femelle ne travaille pas, ce qui n’arrange personne…les familles vont donc capturer des éléphanteaux sauvages quand elles ont besoin d’un nouvel éléphant). Cependant, les femelles qu’ils récupèrent sont déjà âgées et ont déjà vécu leur étape de ménopause ou ont simplement perdu l’instinct de reproduction, … il n’y a donc pas vraiment de projet de sauvegarde de l’espèce à proprement parler.

Un autre point qui nous questionne est le suivant : ces peuples sont, ou ont été pendant longtemps dépendant des éléphants pour leur subsistance. Un éléphants peut appartenir à 10 familles et grâce à lui, ces familles pourront effectuer de nombreux travaux impossibles sans lui. L’éléphant est du coup ancré dans les traditions un peu comme les fermiers chez nous qui, il n’y a pas si longtemps (et pour certains encore aujourd’hui) travaillent avec un cheval de trait. À partir de là, il est difficile de venir avec notre moralité leur dire que ce qu’ils font n’est « pas bien » et qu’ils ne doivent pas travailler avec les éléphants. On a d’ailleurs eu un échange avec un « local » qui en avait marre que les touristes viennent, entre-autre, lui dire que « travailler avec les éléphants c’est mal » et qu’on devrait parfois regarder aussi chez nous, avec nos élevages industriels d’animaux etc.

Bref, on a résumé mais le sujet nous semble bien plus compliqué que ce qu’il n’y paraît.

Enfin, on a quand même vécu une expérience incroyable à être aussi près de ces colosses.

Le jour suivant, petit tour à moto dans le « countryside » (Alix était content car on peut enfin louer une manuelle!). Nos recherches d’un chemin pour se balader en forêt se révèlent néanmoins infructueuses mais nous découvrons quand même de beaux paysages.

Dernière étape, le Ratanakiri, où nous logeons dans un petit bungalow, le Tree Trail Travel Lodge, avec vue imprenable sur la vallée et tenu par une famille cambodgienne adorable. L’intérêt du lieu, outre sa beauté et la gentillesse de la famille, est de soutenir la population locale. Via une ONG, des locaux à faibles revenus reçoivent un accompagnement pour suivre des cours d’hôtellerie et construire une petite guesthouse où ils accueillent ensuite les touristes.

Nous ne nous attardons pas beaucoup et passons seulement une journée à nous balader à moto pour voir différentes cascades et nous baigner dans un superbe lac qui, parait-il, aurait été creusé par une météorite.

Petite anecdote sympa sur ce passage au Tree Trail Travel Lodge : le soir, notre hôte, habillé en pull à capuche et pantalon, me fait savoir qu’il fait super froid et qu’il est frigorifié… ha bon ? Il fait pourtant 26°C !

Après ces quelques jours, nous voilà repartis pour les 4000 îles au Laos. Suite au prochain article !

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2 thoughts on “Du Mondulkiri au Ratanakiri”

  1. Régine dion speytebroodt dit :

    Ravie pour vous deux , continuez à suivre votre rêve , vous nous laissez de merveilleuses photos . Déjà joyeuses fêtes et bonne année mille bisous

  2. Petit frérot dit :

    Oh ! Les éléphants portent des marcels rouges !

    Love

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